29 oct. 2008

Feu d'appartement à New York

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Feu d’appartement à New York

Le feu se développe au premier étage d’un immeuble à usage d’habitation R+4, les fumées et gaz chauds sont visibles sur la face D.

Il n’y a pas de foyer visible et les fumées qui se dégagent s’intensifient progressivement. On peut constater d’après l’aspect des fumées (noires et épaisses) que la combustion est très incomplète, qu’elles sont très riches en gaz imbrûlés (CO, suies, gaz de pyrolyse, etc…).

Le panache sort par toute la surface de l’ouvrant indiquant donc que le feu respire par un autre ouvrant, probablement la porte du logement laissée ouverte…

Une fumée plus claire s’échappe de l’interstice supérieur de la fenêtre de droite. Les deux vitres situées sur la gauche sont fermées et noircies par les fumées indiquant que les pièces ne sont pas confinées.

Le dégagement de fumées est de plus en plus intense, elles sont de plus en plus chaudes et véloces, annonçant l’imminence de l'EGE. Elles atteignent leur TAI (Température d’Auto-Inflammation) vers 1.10min, mais elles ne s’enflamment au contact de l’air que quelques mètres au dessus de l’ouvrant, car au débouché elles sont trop riches en combustibles et donc ne brûlent pas.

Plein développement du sinistre atteint vers 1.50 min, alors que les secours se présentent.
(ndla : délai moyen d’intervention des pompiers à New York inférieur à 4 min 30 sec !)

Deux lances sont établies l’une après l’autre par les communications existantes sur la face A depuis l’engin pompe au moyen de tuyaux pliés en écheveaux.
La première aura pour mission l’attaque du foyer, la seconde servira d’appui aux équipages chargés des reconnaissances au niveau N+1.

Vers 3 minutes, on remarque qu’un pompier (vraisemblablement l’OVM = Outside Vent Man = Pompier chargé de « ventiler » depuis l’extérieur) brise la fenêtre depuis l’escalier extérieur de secours situé en face D.

Question : Dans quel but ? Afin de faciliter l’évacuation de la vapeur lors de l’attaque ?
On peut remarquer que suite à son action, les fumées s’embrasent…
(L’apport d’air ainsi généré dilue les fumées chaudes et combustibles qui repassent dans la plage d’inflammabilité et s’embrasent puisqu’ayant atteint leur TAI).

En l’absence de sauvetage ou de lance à établir pour stopper une propagation verticale, une échelle aérienne est positionnée à 4 min pour atteindre la toiture afin :

  • de générer un exutoire (en l’occurrence le skydome depuis l'extérieur), afin de préserver la cage d’escalier, potentiellement enfumée du fait de la porte de l’appartement laissée ouverte, ou suite à l’attaque de l’intérieur. En effet, les fumées s'embrasant au contact de l'air sur la face D, le risque est identique en toiture, générant un risque de propagation vers l'intérieur de cette cheminée, piégeant les pompiers qui « ventileraient de l'intérieur »,
  • d’effectuer une reconnaissance en toiture pour rechercher d’éventuelles victimes qui se manifesteraient sur les autres faces (C) cachées du bâtiment, ainsi qu’une propagation du feu horizontale ou verticale,

L’attaque est efficace dès 4 min 50 sec. avec l’apparition de vapeur d’eau depuis l’ouvrant. Des reconnaissances par l’extérieur au moyen de l’échelle aérienne et d’une échelle à coulisse sont réalisées au premier et deuxième étages, enfumés en face A.

Une mise en sécurité est réalisée à 9 min et 45 sec.Bel exemple d’efficacité, les tactiques sont pro actives et adaptées à ces habitations typiques du paysage urbain new yorkais.

Le feu encore ici limité par la ventilation dans sa phase de croissance aurait adoré que les deux vitres Face D soient brisées…
Heureusement, ce ne fût pas le cas, le feu est resté relativement riche, dégageant moins d’énergie et « limitant » ainsi son développement.


En résumé :

  • Délais d’intervention très courts par l’implantation géographique de nombreux petits centres de secours sur le territoire de la ville,
  • Train de départ initial pour feu de bâtiment (sans autres indications) important et adapté au risque (deux pompes, deux échelles + 1 chef de bataillon (ndt = chef de groupe),
  • Mode opératoire pré-déterminé dans les « grandes lignes » selon les principaux types de bâtiments, ce qui permet un gain de temps du à une connaissance adaptée de l’agencement général de la structure, se traduisant notamment par un pré-positionnement des engins par rapport au bâtiment,
  • Utilisation précoce de l’échelle aérienne rapidement positionnée afin d’atteindre le toit en vue d’y créer un exutoire ainsi que d’effectuer une reconnaissance « aérienne » tout en permettant aux pompiers engagés dans le bâtiment de disposer d’un itinéraire de secours,
  • Débit d’attaque important (utilisation de tuyaux d’1 pouce ¾ ),
  • Feu rapidement maitrisé avec calme et efficacité,
  • Utilisation de lances dites « smooth bore » (fût tronconique) datant d’un autre âge, paradoxe des corps de pompiers de la côte est en général et de New York en particulier…
  • Pas d'utilisation de la VPP, contrairement aux corps de pompiers de la côte ouest, le FDNY n'a pas recours à cette technique opérationnelle.

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28 oct. 2008

BLEVE à Sarcelles

Le 18 octobre dernier, les secours de Villiers le Bel (Val d'Oise) interviennent pour un feu de camping-car stationné à l'extérieur sur un parking parmi d'autres véhicules. A l'arrivée des pompiers, le véhicule est entièrement embrasé.

La vidéo de la Police a permis de filmer le bleve (explosion d'une bouteille de gaz de 13 kg).

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Comme on peut le constater sur les images, le binôme était capelé et fort heureusement ne se trouvait pas sur le trajet du "missile" (le corps de la bouteille) ce qui a vraisemblablement limité les conséquences de cette explosion.

Bilan humain: Le chef d'équipe a souffert de troubles auditifs passagers et de faible durée et l'équipier a été légèrement brulé aux mains, ses gants étant apparemment mouillés.

RETOUR D'EXPERIENCE

  • Tout feu de véhicule doit être traité dans le respect de la procédure GPL (périmètre de sécurité (civils, forces de l'ordre, etc..), zone d'exclusion vers l'arrière du véhicule, attaque en se protégeant des éventuelles projections, etc...),
  • Tous les feux de véhicules, quels qu'ils soient, doivent être traités sous ARI,
  • Mise en oeuvre à minima d'une lance permettant un débit de l'ordre de 500 l/mn,
  • Tout feu de camionnette et autre véhicule utilitaire doit être considéré comme présentant ce type de risque hors considération du type de carburation,
  • Choix des EPI : la protection procurée par la tenue de feu ne tient que par rapport à son/ses élément(s) le(s) plus faible(s), en l'occurrence souvent les gants et la cagoule. A quoi cela sert-il d'acquérir des ensembles de protection EN 469 si nous avons des gants de faible qualité en terme de protection thermique (cf. gants NIT) ?
  • Attention aussi au contrôle régulier des EPI et en particulier des gants qui sont soumis à une usure notamment mécanique importante,
  • Les conditions de port sont importantes tout comme la notion de protection contre l'humidité en ce qui concerne les gants (intérêt de la présence d'une membrane imper-respirante ou de tout autre dispositif protégeant de l'eau),
  • Les vestes de feu doivent comporter des bord-côtes suffisamment longs à l'extrémité des manches ainsi que des ganses de pouces ou tout autre dispositif assurant le recouvrement complet entre le poignet et le gant,
  • Les cagoules doivent être à fenêtres fixes dotées d'élastiques de qualité (proscrire les cagoules à volet basculant avec fermeture par ruban auto-agrippant qui ne procurent pas un niveau de protection suffisant et durable) garantissant un recouvrement total et efficace de la peau du visage.
  • Analyse du risque avant engagement afin d'éviter d'exposer des pompiers inutilement quand les risques pour les tiers ne sont pas avérés,
  • Les engins-pompes urbains devraient être dotés de canons de toit commandables depuis l'intérieur des cabines, permettant des attaques à distance sans avoir à descendre des véhicules (risques d'explosion, contexte de violences urbaines, etc...)

Bibliographie : "Feu de camping-car à Versailles" par Marc Le Guelaff, rubrique Retour d'expérience "Soldats du Feu Magazine" numéro 27.

Merci à notre lecteur du Val d'Oise qui nous a transmis ces images.

N'hésitez pas vous aussi à nous transmettre images et informations afin que nous puissions alimenter le blog. Nous ne progresserons qu'en échangeant et en apprenant de nos expériences respectives.

Merci beaucoup d'avance de transmettre vos infos à FIRETEX911@gmail.com

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26 oct. 2008

Etude de cas : KEOKUK

Conformément aux objectifs du blog (apprendre des retours d'expérience pour progresser dans nos méthodes de lutte contre le feu) et afin de mettre en pratique certains aspects de la connaissance du feu pour en déduire une application opérationnelle, vous trouverez ci-après un exercice théorique qui a été quelque peu modifié en termes de terminologie et de type de lance mise en oeuvre afin de le replacer dans un contexte français.

Cet exercice est issu du site anglophone www.smokeburns.com, de notre Ami et collègue John Taylor, pompier (er) de Manchester.

Il peut parfaitement servir de support à une de vos séquence de formation de maintien des acquis ou de formation de futurs chefs d'agrès incendie.

La première partie ci-après, décrit le sujet de l'exercice tandis que la "correction" fait l'objet d'une seconde partie qui sera mise en ligne dans quelques jours.

John Taylor est, avec Paul Grimwood, un émérite et passionné spécialiste incendie au Royaume Uni. Tous deux sont des précurseurs quant aux recherches et formations sur les phénomènes thermiques.

Leur 15 ans d'avance sur notre récente (r)évolution est à travers ces lignes bien perceptible...

HISTOIRE VRAIE...

Cet exercice est basé sur un feu ayant eu lieu dans un pavillon « Duplex » aux USA dans l'état d’IOWA en 1999.


Faces A et B

Face C

(Une simulation informatique est téléchargeable gratuitement sur le site du National Institute of Standards and Technology (ndt : NIST = Laboratoire Fédéral d’études technologiques en lien avec industries, services publics etc).On y découvre avec précision le développement du feu, son évolution tragique et des explications, le tout en anglais.)

Trois pompiers périrent lors de cet incendie après avoir extrait deux des trois enfants piégés au 1er étage. Ces derniers succombèrent à leurs blessures ainsi que le troisième enfant resté dans le bâtiment.
Après le sauvetage des deux premiers enfants, les pompiers se réengagèrent pour rechercher et extraire la troisième victime, dans des conditions extrêmes mais sans hésitations comme l’aurait fait la plupart des pompiers.

Ce drame est frappant de similarités avec celui de Blaina (GB) en 1996 où deux pompiers et un enfant périrent également.

Afin de tirer tous les enseignements d’un tel drame, et pour en prévenir d’autres, essayons de comprendre comment le feu s’y est développé.

En hommage et en mémoire de ces Braves disparus lors des sauvetages, afin que leur sacrifice n'ait pas été vain, entraînons nous en conséquence en terme de tactique opérationnelle !

EXERCICE

Voici la façade d’un feu de structure (pavillon mitoyen à usage d’habitation) présentant des signes de développement tel qu’un premier COS pourrait le rencontrer sur intervention.
Etudiez l’image et utilisez vos capacités de Reconnaissance et de Lecture du Feu afin de sélectionner une idée de manœuvre tout en optimisant l’utilisation des ressources humaines et matérielles.
Des informations complémentaires sont disponibles ci-dessous.

Faces A et D
Alors que vous vous dirigez vers le lieu du sinistre, un panache de fumées est visible, il n’est pas perturbé par le vent faible.

Vous vous présentez devant la façade avant (face A), avec un FPT 4 hommes et vous constatez que la porte d’entrée du pavillon est fermée tandis que des fumées noires sont visibles à travers les fenêtres encore intactes du RDC.

A l’étage, les fenêtres (intactes également) sont aussi noircies par les fumées, la seule fenêtre ouverte donne sur un porche, laissant échapper un panache noir constant.

Alors que vous approchez de la porte d’entrée, un adulte (occupant du pavillon) vient à votre rencontre et vous raconte qu'il vient de sauter par la fenêtre d’une chambre du premier étage avec un enfant dans ses bras.
Mais il ajoute que trois autres enfants restent piégés à l’étage dont l’accès se fait par
l’escalier situé derrière la porte d’entrée.

QUESTIONS ?

1. QUELLES ACTIONS ALLEZ VOUS MENER ?
2. COMMENT ALLER-VOUS DEPLOYER HOMMES ET MOYENS ?
3. QUELLE SERA VOTRE PRIORITE ?
4. OÙ EST LE FEU SELON VOUS ?
5. QUELS INDICATEURS VOUS DONNENT CES FUMEES ?
6. LE PANACHE AU 1er NIVEAU EST IL SIGNIFICATIF ?

Ce type de pavillon en « Duplex » (c'est-à-dire deux pavillons jumelés) et ne comportant pas de cave est courant aux USA comme en GB.
En faisant une reconnaissance autour de la structure, voici les signes de développement du feu observables à l’arrière (face C et D) :

Face C


La porte de la cuisine est intacte et fermée.

Des flammes s’échappent sur le haut de la demi-fenêtre supérieure de la cuisine, tandis que l’air rentre par le bas de cette dernière. La demi fenêtre inférieure est noircie mais intacte.
Des fumées noires sont visibles à travers les fenêtres intactes du RDC sur la gauche de la cuisine.
Des fumées grises sont visibles à travers les fenêtres du RDC sur la droite, qui, elles aussi, sont intactes.
A l'étage, trois fenêtres sont noircies par les fumées, des fumées grises sont visibles à travers la dernière sur la droite.
Il n’y a pas de dégagement de fumées sous la toiture ni de traces de fumées visibles à travers les fenêtres du pavillon mitoyen.

NOTA BENE


Si vous décidez d’accéder puis de progresser par la porte d’entrée au RDC, en la laissant ouverte….Voici les possibles changements qui seront observables (deux à trois minutes après l’ouverture cette porte) sur les faces A, C et D.

Faces A et D bis


Le panache de fumées s’échappant de la fenêtre du 1er étage sur la façade A est plus dynamique, plus véloce.
Des fumées noires se dégagent avec force sur toute la moitié supérieure de l’entrée du pavillon (dont la porte est ouverte) tandis que la zone neutre est à mi hauteur dans le couloir du RDC, sans flammes visibles dans celui-ci ni à l’étage.


Face C bis


Les flammes s’échappent maintenant sur toute la surface de la demi-fenêtre supérieure de la cuisine, l’air ne rentre plus par cet ouvrant et la demi-fenêtre inférieure est toujours intacte.


EVALUATION DYNAMIQUE DU RISQUE

Quels changements observez-vous dans le développement du feu ?

Quelle tactique allez vous adopter face à cette évolution dynamique du feu ?

La porte d’entrée étant désormais ouverte, par où le feu se nourrit-il d’air ?

Y a-t-il d’autre facteurs critiques (car vitaux) à considérer ?

En fait, comment interpréter ces signes de développement du feu ?

Maintenant, à vous de "jouer"…

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24 oct. 2008

Collision d'engins d'incendie à Saint Louis

Rouler vite, c'est bien, arriver au feu c'est mieux !

Ces images nous ramènent à une terrible vérité : l'appréciation des dangers lors de nos déplacements.

Au dela des images chocs, il convient de prendre en compte que ces deux engins partaient sur la même intervention pour feu de bâtiment avéré, que huit pompiers ont été blessés, qu'un seul d'entre eux est toujours hospitalisé à cette heure et que deux véhicules d'incendie sont gravement endommagés.

Fort heureusement, tous les pompiers étaient ceinturés ce qui a limité les conséquences de cette collision.

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ENSEIGNEMENTS

RESPECT DES REGLES DE CIRCULATION

La nature de nos interventions, quel qu'en soit le degré d'urgence, ne justifie pas d'avoir des comportements inadaptés et irréfléchis. En la circonstance, il y a faillite à la mission puisqu'en voulant se rendre rapidement sur le lieu du sinistre, aucun des deux engins ne pourra finalement arriver sur place et il faudra engager d'autres secours venant vraisemblablement de plus loin.

CEINTURES DE SECURITE

Fort heureusement, l'ensemble des pompiers à bord de deux engins avait bouclé leur ceinture de sécurité ! On n'ose penser aux conséquences si tel n'avait pas été le cas.

Questions : combien d'engins d'incendie en France sont aujourd'hui dotés de ceinture de sécurité pour TOUS les passagers, y compris ceux à l'arrière de la double cabine ?

Pourquoi le code de la route accorde t il une dérogation aux passagers des engins d'incendie et de secours en ce qui concerne le port de la ceinture de sécurité alors que nos déplacements en mission nous amènent à prendre plus de risques que quand nous circulons dans notre véhicule personnel ?

Quelle en est la justification ? Le gain de temps ? Trois secondes pour la mettre et une seconde pour l'enlever : cela va t il vraiment influer sur l'efficacité de notre mission ? Par contre, une chose est certaine c'est qu'en cas d'accident, les conséquences seront plus graves pour les pompiers passagers.

Alors, pas d'hésitation, BOUCLONS SYSTEMATIQUEMENT NOTRE CEINTURE DE SECURITE ET EXIGEONS QUE TOUS LES ENGINS EN SOIENT DOTES !

FORMATION DES CONDUCTEURS

Quelle est en France la formation spécifique des conducteurs d'engins d'incendie et de secours en situation d'urgence ? Je ne pense guère me tromper en disant qu'il n'y en a aucune ou que cela relève en tous cas d'initiatives locales et isolées.

Le simple fait de détenir le permis correspondant à la catégorie de véhicule conduit est bien loin d'être suffisant et ne prépare nullement à la conduite en situation d'urgence.

Méditons à cet effet l'exemple suédois : lorsqu'un pompier n'est plus considéré apte au port de l'ARI selon certains critères physiques liés à l'age notamment, il n'est pas jeté au rebus mais au contraire affecté à la conduite des engins d'incendie. Ainsi, la moyenne d'age des conducteurs est elle relativement élevée mais en contrepartie ils sont toujours opérationnels et adoptent une conduite (après formation sur piste et circuits) plus sereine et posée. A cette sérénité, fruit de la maturité et de l'expérience, vient s'ajouter une bonne connaissance des secteurs, des véhicules et des nombreuses ficelles du métier qui font les qualités d'un "bon cambouis" notamment lorsqu'il faut se débrouiller seul pour alimenter un engin-pompe par exemple.

En fait, une bonne gestion de la pyramide des ages et des compétences des personnels, les plus jeunes étant affectés à des tâches plus exigeantes physiquement.

RESPONSABILITE DES CHEF D'AGRES

Il en va la aussi de la responsabilité des chefs d'agrès de modérer les élans des conducteurs "fougueux" et de faire respecter les règles de circulation et de sécurité.

Et pour terminer, il suffit d'un peu de bon sens et de tirer les enseignements de cet accident. Imaginons les conséquences si la collision avait impliqué un véhicule de tourisme transportant une famille ! Le jeu en vaut il la chandelle ?

SOYEZ PRUDENTS

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13 oct. 2008

Un livre consacré aux retours d'expérience

Nous vous informons de la parution d'un très bon livre consacré aux retours d'expérience qui s'inscrit donc parfaitement dans la démarche de notre blog.

Cet ouvrage, signé par notre ami Nicolas Goudenove, formateur au sdis 74, pompier et homme de passions, relate au travers du récit de plusieurs intervention marquantes, cocasses ou peu courantes de sa carrière, comment gérer de manière pragmative, efficace et constructive les "retours d'intervention".

Il y suggère notamment une méthodologie d'analyse permettant d'optimiser ces moments trop souvent négligés et qui sont pourtant source de tellement d'enseignements.

A ne pas manquer, tant par la qualité de l'auteur que par l'originalité de la démarche que nous ne pouvons qu'encourager.

A recommander à tout sapeur-pompier et en particulier à ceux exerçant des responsabilités opérationnelles et désireux d'optimiser les fruits de leur expérience sans toutefois oublier de la faire partager aux autres au gré de séquences de formation.

Vous trouverez ci-après 2 liens, l'un pour l'éditeur de l'ouvrage et l'autre vers le site d'Amazon France qui semble être le site meilleur marché avec frais de port offerts.

http://www.amazon.fr/Retours-Interventions-Recits-Fiches-Pratiques/dp/2876032082/ref=sr_1_1?ie=UTF8&s=books&qid=1223914671&sr=8-1

www.editions-papyrus.com/index_sp.html

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12 oct. 2008

DES NOUVELLES DU POMPIER DE PERPIGNAN

Le pompier blessé est dans un état stable.

Depuis l'opération survenue mardi matin, juste après l'accident, Philippe Alexis est toujours maintenu dans un coma artificiel. Apparemment les médecins préfèrent le garder dans le coma pendant 8 jours. Il s'agit d'un traitement habituel lorsqu'un patient présente un traumatisme crânien.
Dans les rangs de nos collègues de Perpignan, le moral s'améliore. Depuis deux jours, une cellule de soutien psychologique a été mise en place pour aider les pompiers traumatisés par l'intervention dans l'immeuble Douglas et la chute de leur collègue.
Il faut dire que depuis le début de la semaine, ils ont été mis à rude épreuve, sauvant notamment deux personnes des flammes, un homme de 93 ans, lundi et une femme, mardi, prise au piège des flammes dans son appartement.
Source : Midi Libre.

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10 oct. 2008

Le feu tue, vous pouvez l'en empêcher !

Traduction du slogan : "Fire kills, you can prevent it" sur le site dédié à la prévention des incendies domestiques outre manche. http://www.firekills.gov.uk/

Les vidéos ci-dessous, diffusées aux heures de grande écoute, illustrent comment on peut informer à grande échelle le public, c’est réaliste et sans tabou !

Notre philosophie du "retex" renvoie aussi à la notion de prévention, rappelons l'article L 1424-2 du code général des collectivités territoriales :

« Les services d’incendie et de secours sont chargés de la prévention, de la protection et de la lutte contre les incendies. »

Certes, dans les ERP français on meurt très rarement lors d’un incendie...(il a quand même fallu quelques drames bien médiatiques avant qu'on évolue : feux de grands magasins à Paris et Marseille début 20ème, désastre du cinq-sept en 1970 etc)

A contrario, les statistiques de l’INVS (institut national de veille sanitaire), datant de 1999, annoncent immuablement 460 décès sur feux d'habitations bien que le nombre de sinistres domestiques augmente chaque année (51000 en 1981 contre environ 90000 en 2006), et sachant les assureurs reçoivent près de 250 000 déclarations par an !

Plus pragmatique, le CEPR (centre européen de prévention des risques), estime que depuis 2003 environ 800 personnes par an périssent dans des feux d'habitations … quelques 10000 autres sont brûlées, intoxiquées … notamment la nuit (70% des feux mortels).

Le projet de loi sur l'obligation d'équiper de DAAF (détecteur autonome avertisseur de fumées), respectant la Norme Européenne 14604, les habitations privées est toujours en attente d’une énième lecture par nos parlementaires avant validation finale.

Quelle sidérante lenteur à légiférer, faute de consensus et de courage politique !

Alors que le retour d'expérience des (autres !) pays développés depuis 25 ans démontre leur efficacité, avec une réduction de moitié des décès suite aux feux, nocturnes notamment.

La culture du risque incendie reste hélas absente chez nous.

Néanmoins, s'équiper de Daaf(s) doit rimer avec s'informer.

Or, qui mieux que nous peut (donc devrait …) informer le grand public sur les gestes simples pour prévenir et réagir face à un sinistre domestique ?

Visites d'écoles, portes ouvertes, forums, formations secourisme, calendriers etc ; trop d’occasions à ce jour manquées pour rattraper notre retard.

Honnêtement, combien parmi nous, (que la population considère pourtant comme des « Spécialistes » du feu), s’endorment chaque soir sans être équipé de Daaf(s), ni d’extincteur pour protéger leur famille, persuadés que « cela n’arrive qu’aux autres… » ?

Au même titre que la sécurité routière. « Incendies domestiques : Changeons!»

Deux sites à visiter :
http://www.attentionaufeu.fr/
www.firstalert.fr

Dossier complet dans le dernier numéro de septembre du magazine
« soldat du feu ».


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9 oct. 2008

MAILING LIST

Si vous souhaitez être informé au fur et à mesure des mises à jour du blog, nous vous proposons de nous transmettre vos coordonnées (adresses e-mail) que nous incorporerons à la mailing list.

Envoyez vos coordonnées à :

FIRETEX911@gmail.com

Bonne journée à tous.

PERPIGNAN : Un pompier gravement blessé !

Perpignan: pronostic "réservé" pour le pompier gravement atteint

Le pompier le plus gravement blessé lors de l’incendie d’un immeuble, mardi 07 octobre au matin à Perpignan, a été placé en coma artificiel après l’opération d’un traumatisme crânien, et le pronostic sur son état est "réservé", a-t-on appris auprès des pompiers des Pyrénées-Orientales.
"Ce pompier, un sergent-chef de 49 ans, a été grièvement atteint à la suite d’une chute et a été opéré d’un traumatisme crânien avant d’être placé dans un coma artificiel.

Son état est réservé", a déclaré à l’AFP le colonel Jean-Paul Salles-Mazou.
Ce pompier et un deuxième blessé, qui a pu regagner son domicile après avoir été intoxiqué par des fumées, faisaient partie des 70 hommes mobilisés mardi pour lutter contre l’incendie qui s’est déclaré peu après 5H00 dans une parfumerie située au rez-de-chaussée d’un immeuble de quatre étages. Le feu s’est propagé à tout l’immeuble et a provoqué son effondrement.
Un homme suspecté d’être l’auteur de l’incendie a été placé en garde à vue. Agé de 24 ans, il avait déjà été arrêté pour un précédent incendie et "ne semble pas jouir de toutes ses facultés", selon la police.
Source : AFP


Nous suivrons l'évolution de l'état de santé de ce collègue et vous tiendrons informés. Nous espérons bien évidemment qu'il puisse se rétablir au plus vite.

Une fois de plus, le feu frappe avec violence ceux chargés de le combattre.
Nous le voyons bien par cet exemple et contrairement aux idées reçues ou véhiculées par certaines autorités, les risques ne sont pas concentrés sur les gros sites industriels ou particuliers types tunnels ou autres.
Un feu, certes apparemment d'origine criminelle, démarre dans une parfumerie et se propage entrainant l'effondrement partielle du bâtiment tout en piégeant des pompiers.
Le risque est partout, quel que soit le type et la taille du sinistre.

Bien sûr l'heure n'est pas à la polémique, mais au vu de ce nouveau drame frappant l'un des nôtres, que penser des propos du président de la FNSPF qui déclarait samedi dernier dans son discours de cloture du congrès national vouloir "lutter" pour interdire le projet de mise en place d'une filière de formateurs incendie ?

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7 oct. 2008

Cage d’escalier = cheminée …






Pour comprendre, comparons :

1 ces excellents dessins ci-contre de René DOSNE (disponibles sur http://www.pompiersparis.fr/accueil.htm),

2 la vidéo ci-dessous d’une formation réaliste et sécurisée sur feux réels du blog « groupe flashover33 » ?

1 - Voilà des messages de prévention à diffuser sans modération au public "sous informé" (et à nos confrères policiers, souvent sur place avant nous…) quant à l’importance de « fermer les portes » :

- soit après avoir évacuer son appartement en cas de feu non maîtrisable, - soit à l’inverse pour se confiner chez soi en cas d’escalier enfumé.

2 – On observe un feu se développant vers l’EGE dans un appartement, dont la porte est grande ouverte... Les fumées, par convection, se propagent donc dans l’escalier, ici non cloisonné, dans l'attente de l’attaque. Au contact de l’air, les fumées s’enflamment car ayant atteint leur TAI (température d’auto inflammation) ; donnant ainsi naissance à des roll over qui s’engouffrent vers le milieu de la cage (car ils prennent le chemin le plus simple…).

Le « tirage » y est important, laissant supposer que la porte au RDC (entre l’extérieur et cette cage) est ouverte (entrant d'air), ainsi que le skidom en toiture (sortant de fumées)...une vraie cheminée !

Cet apport d’air alimente le feu, nota sur le tiers inférieur de la porte…et ça ronfle ! Heureusement, ceci est un exercice dont l'objectif est davantage la lecture du feu et la pratique des techniques de lances, mais sur opération :

dans les étages supérieurs, des victimes sont peut être descendus dans ce piège, d’autres en ouvrant leur porte d’entrée n’ont pas pu la refermer donc stopper les fumées chaudes et toxiques…

Sachant que notre priorité est de préserver les vies humaines : Quid de notre tactique face à ce feu non isolé, avant de pouvoir l'attaquer, surtout si l’escalier n’est pas cloisonné (ou cloisonné mais sans porte palière…cqfd)?

- Tenter d’isoler le feu en refermant la porte d’entrée :

Quand ?
dès que le premier binôme accède à N-1 (par exemple le BAL, parti avec ses outils de forcement en reconnaissance avec le chef d'agrès pendant que le BAT établit)

Comment ?
sous ARI, au raz du sol, avec par exemple la hache ou le halligan (sans « claquer » la porte au risque de la verrouiller !)

Pourquoi ?
* limiter la propagation dans l’escalier * limiter l’apport d’air au feu donc le « freiner » dans son développement (l’attaque étant souvent retardée par : établissements rampants, colonne sèche etc) - Si « fermer » cette porte est impossible (ex : appartement et palier embrasés, ou porte brûlée partiellement; sachant qu’elle s’ouvre généralement vers l’intérieur du logement) : dégonder une porte à N-1 (grâce au halligan) et la plaquer contre cette « gueule du diable » afin de préserver au mieux la cage des fumées et de réduire l’air alimentant le feu.

Ces idées de tactiques "pro actives", (non exhaustives et ouvertes au débat), demandent temps de formation et entraînements, avec en mémoire les nombreuses victimes ayant péris lors de feux d'immeubles.


Et sans négliger notre sécurité lors des reconnaissances menées en parallèle à l'attaque dans ces escaliers, effectuées par des pompiers souvent sans moyen hydraulique...


Restons humbles.
NB désolé pour le commentaire de Franck effacé par mégarde... n'hésites pas à le "reposter", merci ! video